Responsables
· Paul R. Carr, Professeur, Université du Québec en Outaouais (UQO)
· Gina Thésée, Professeure, Université du Québec à Montréal (UQAM)
· Charles-Antoine Bachand, Professeur, Université du Québec en Outaouais (UQO)
· Alexis Legault, Étudiant au Doctorat, Université du Québec en Outaouais (UQO)
· Cler'Esa Lamalle, Étudiante au Doctorat, Université du Québec à Montréal (UQAM)
· Mylène Bordeleau, Étudiante à la Maîtrise, Université du Québec en Outaouais (UQO)
Description
· Constat. Un changement de paradigme s’opère: l’adjectif « décolonial.e » s’affiche. En recherche, il apparaît dans les sciences de la culture et de la nature. Le paradigme décolonial provoque une remise en question du paradigme colonial cinq fois centenaire, le cadre de référence de la modernité occidentale. Comme pilier, la recherche est directement concernée et interpellée.
· Contexte. Les crises socio-environnementales contemporaines ont pris racines dans le paradigme colonial qui s’est érigé en conquêtes, prédations et exploitations de tout. La recherche y participe.
· Problématique. Le défi est que la recherche se transforme, par, avec et pour toustes, au cœur des solutions socio-environnementales. Dans le paradigme colonial, des personnes se sentent exclues et desservies par elle. Selon la chercheure Mi'kmaq Marie Batiste, les savoirs sont insérés dans des structures de recherche coloniales : « vous ne pouvez être le guérisseur si vous êtes le mal ».
· Problème. Malgré les voix qui appellent à sa décolonisation, la recherche constitue un espace social dont les frontières demeurent étanches à d’autres épistémologies, aux épistémologies des Autres.
· Question. Comment transformer la recherche pour qu’elle prenne en compte les Autres et s’ouvre à des épistémologies autres?
· Cadre théorique et conceptuel. La théorie de la colonialité/décolonialité du pouvoir et du savoir a un triple avantage : i) saisir ce qui est rémanent au-delà des décolonisations; ii) réunir les dynamiques coloniales dans une même matrice d’oppressions systémiques : racismes, sexismes/patriarcat, classismes, extractivismes capitalistes; iii) proposer une solution écosystémique.
· Axes thématiques. Quatre perspectives écosociocritiques s’avèrent décoloniales : antiracismes, féminismes, indigénismes et environnementalismes. Dans leur déconstruction des pouvoirs/savoirs, elles débusquent la colonialité de la recherche et lui proposent des transformations de justice épistémique.
Objectifs
· La colonialité imprègne la recherche tout au long des étapes du processus, que ce soit dans : la recension des écrits, problématique, le cadre théorique et conceptuel, le cadre méthodologique, la collecte des données, les stratégies d’analyse ou l’herméneutique. La décolonialité de la recherche sera explorée en plongeant au coeur des perspectives décoloniales, plus spécifiquement, les perspectives sociocritiques décoloniales: 1) antiracistes; 2) environnementalistes; 3) féministes; 4) indigénistes.
· Le but du colloque est d’explorer des propositions de déconstruction de la recherche et de coconstruction d’une recherche décoloniale issues de l’une ou l’autre ou en intersectionnalité de ces perspectives.
· Les objectifs du colloque sont :
1) Explorer des propositions issues des perspectives antiracistes ;
2) Explorer des propositions issues des perspectives environnementalistes;
3) Explorer des propositions issues des perspectives féministes;
4) Explorer des propositions issues des perspectives indigénistes.
Pertinence
· Pertinence scientifique. Les participantEs sont invité.e.s à plonger au coeur de perspectives décoloniales afin d’en ressortir des propositions de décolonialité de la recherche comme un nouveau paradigmatique.
ChacunE est invitéE à effectuer une remise en question de sa recherche (posture, paradigme, questionnement, théorie, concept, méthodologie, terrain, analyse ou herméneutique). Il s’agit d’un « konbit[1] » de cocréation d’une recherche décoloniale à partir de 4 perspectives : l’antiracisme, l’environnementalisme, le féminisme et l’indigénisme. Les savoirs coconstruits vont émerger en entrecroisant les démarches de déconstruction et reconstruction épistémologiques.
· Pertinence sociale. La pertinence sociale du colloque est multidimensionnelle. Cependant, dans le contexte spécifique de la recherche dans le monde francophone, les dimensions éthique, linguistique et éducative sont prégnantes. Sa pertinence éthique : le colloque permettra de faire entendre des voix peu écoutées, peu crédibilisées et peu validées en recherche. Sa pertinence linguistique : le colloque contribuera à réunir une diversité d’identités culturelles, ethniques, linguistiques et raciales autour de la décolonialité explicitée en français. Paradoxalement, les sphères académiques francophones ont encore du mal à accueillir la décolonialité, alors que des francophones, tels Césaire, Diop, Fanon ou Memmi, sont reconnus comme des précurseurs de la décolonialité. Sa pertinence éducative : le colloque donnera l’occasion aux participant.e.s d’explorer des propositions de décolonialité de la recherche que chacun.e pourra transposer dans ses propres interventions ou recherches.
Propositions de communication
· Les propositions de communication doivent être envoyées à Alexis Legault (lega36@uqo.ca), avant le 31 janvier 2025, dans un document Word, selon la structure suivante :
o Noms et prénoms de l’/des AuteurE(s); Institution ou organisme;
o Mode de participation pressenti: en présence ou à distance;
o Biographie de l’/des auteurE(s) (100 mots maximum pour chacune des biographies)
o Axe thématique choisi;
o Résumé de 250 à 300 mots maximum;
o 6 mots-clés;
o Bibliographie en appui au résumé;
[1] « Konbit » Mot en créole haïtien qui veut dire travail communautaire, travailler ensemble (Gina Thésée)
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